Padre Pio. Miracles et politique à l'âge laïc
EAN13
9782072462429
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
NRF Essais
Langue
français
Langue d'origine
italien
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Padre Pio. Miracles et politique à l'âge laïc

Gallimard

NRF Essais

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Ce livre raconte l'histoire de l'Italien probablement le plus important du XXe
siècle. Et alors ? Nous plongeant dans le monde bigarré des frères et des
prêtres, des clercs et des laïcs, des croyants et des athées, des bons et des
méchants, des cultivés et des ignorants, Sergio Luzzato, professeur d'histoire
moderne à l'université de Turin, a écrit le grand livre sur la manière dont l
'historien-anthropologue doit parler de la sainteté à l'âge laïc : les
stigmates – varis ou faux, là n'est pas la question – d'un individu sanctifié
disent moins de lui que du monde alentour, des attentes, du besoin de croire,
de l'angoisse des intercessions. Mais encore ? Le 20 septembre 1918, dans le
petit village de San Giovanni Rotondo, un frère capucin en prière découvre les
stigmates de la crucifixion de Jésus inscrits sur ses mains. À partir de ce
seul commencement, Sergio Luzzatto déploie une enquête extraordinaire : sur
l’ordre mineur des Capucins qui tenait enfin, face aux franciscains, son heure
de gloire ; sur les Pouilles, région retardataire, saignée à blanc par la
Première Guerre mondiale d’où sont revenus des survivants aux corps mutilés
par les stigmates de technologies guerrières et que les nationalistes
transforment en preuves du devenir christique de la nation ; sur la violence
sociale dans la région qui très vite opposa les ouvriers agricoles occupant
les terres aux grands propriétaires qui lancèrent contre eux un des premiers
faisceaux de Mussolini au prix du plus grand massacre de militants socialistes
; sur l’alliance entre le cléricalisme et le fascisme qui se noue alors et le
pilier sera l’université catholique du Sacré-Cœur, qui, des décennies durant,
disputera de la vérité des excroissances surnaturelles de saint François et
des doutes suscités par les plaies de Padre Pio, creusées peut-être par de
l’acide ; sur la présence dans l’entourage du saint de hiérarques fascistes,
tour à tour chantres du Duce puis, passé la chute du régime, biographes
autorisés du Padre à qui d’autres offrent un hôpital avec l’argent du marché
noir dans le Paris de l’Occupation ; sur la reconquête catholique de la
société italienne après-guerre avec l’explosion du culte du Padre portée par
la presse magazine ; sur la christologie et la définition de ce qu’est
l’Église selon Jean XXIII, hostile au culte du capucin, et selon Jean-Paul II
qui le canonisera ; sur la place somme toute de ce capucin dans la longue
chaîne qui voit, depuis la Contre-Réforme catholique, l’Église répondre par
une surenchère à la demande de liturgies rassurantes, de cultes protecteurs et
d’analgésiques sociaux. Un très grand livre, assurément.
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