Salammbô
EAN13
9782367530178
Éditeur
Kinoscript
Date de publication
Collection
3raisons
Langue
français
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Salammbô

Kinoscript

3raisons

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782367530178
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On connaît mal les textes d’après Bovary. Comme si le roman qui fit tant de
bruit par son procès éclipsait le reste de l’œuvre. Salammbô fait partie du
lot. Malheureusement. D’abord, parce qu’inclassable; tout bon professeur de
Lettres s’y casse la tête; et voici un roman de Flaubert qui n’est pas
réaliste. Mais historique. Et qui plus est une histoire que l’on ignore
généralement : les guerres puniques (pas ou peu au programme d’histoire de
l’Education Nationale), et particulièrement une époque singulière de ces
conflits, la guerre qui opposa Carthage à ses mercenaires.

Mais c’est aussi un roman qui heurte le bon goût de l’intellectuel germano-
pratin. Il y a plus de sang que la morale rationnelle l’exige. Un sang
esthétisé par Flaubert, comble de la misère spirituelle pour tout lettré qui
se respecte. La violence ne fait pas bon ménage avec la vraie littérature. Et
bien Flaubert nous démontre le contraire. Au cinéma, il faudrait la caméra de
Coppola pour rendre l’intensité flaubertienne. Celui d’Apocalypse Now et du
Godfather. Une fresque baroque et nihiliste.

Résumé en une phrase, Salammbô, c’est l’histoire d’une princesse orientale,
vierge et consacrée aux dieux, qui tombe amoureuse de l’ennemi de son père, de
son pays, de sa patrie, qui le trahit et qui en meurt. Entre le premier et le
dernier regard enchâssants le récit, il n’y a que d’incessants va-et-vient
entre les deux camps et les deux corps, celui de Salammbô et de Mathô - le
mercenaire au grand cœur.

Mathô, c’est aussi, paradoxalement et ironiquement, la figure romantique du
révolté déchu. Qui pour trop aimer, est condamné à perdre, alors même qu’il
lutte pour la Justice. En effet, Carthage refuse de payer ses soldats de
fortune, qui lui ont été fidèles face à un ordre implacable, celui de Rome.
Mathô, une sorte de pré-Spartacus. On ne peut prêter à Flaubert des intentions
socialistes - il est pourtant dans l’époque - lui dont le pessimisme damne
toute action politique. Cependant, il y a aussi quelque chose des frères
Gracques chez ce héros flaubertien, symboles au XIXe siècle de la révolution
intelligente, célèbres adversaires de l’injustice praticienne.

Bref, Flaubert dégouté de tout (du monde, littéraire et mondain) propose des
figures alternatives. Aux veines gonflées de désir et de force. Antidotes à
notre temps. Bien-sûr.

La présente édition reprend le texte de l’édition de 1883, de la Bibliothèque
Charpentier.
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