Esquisse d’une théorie générale de la magie
EAN13
9782381115566
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Esquisse d’une théorie générale de la magie

Le Mono

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  • Aide EAN13 : 9782381115566
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    5.49
La magie est depuis longtemps objet de spéculations.

La magie comprenant des agents, des actes et des représentations : nous
appelons magi­cien l'individu qui accomplit des actes magiques, même quand il
n'est pas un profes­sionnel ; nous appelons représentations magiques les idées
et les croyances qui correspon­dent aux actes magiques ; quand aux actes, par
rapport auxquels nous définissons les autres éléments de la magie, nous les
appelons rites magiques. Il importe dès maintenant de distinguer ces actes des
pratiques sociales avec lesquelles ils pourraient être confondus.

Les rites magiques et la magie tout entière sont, en premier lieu, des faits
de tradition. Des actes qui ne se répètent pas ne sont pas magiques. Des actes
à l'efficacité desquels tout un groupe ne croit pas, ne sont pas magiques. La
forme des rites est éminemment transmis­sible et elle est sanctionnée par
l'opinion. D'où il suit que des actes strictement individuels, com­me les
pratiques superstitieuses particulières des joueurs, ne peuvent être appelés
magiques.

Les pratiques traditionnelles avec lesquelles les actes magiques peuvent être
confondus sont : les actes juridiques, les techniques, les rites religieux. On
a rattaché à la magie le système de l'obligation juridique, pour la raison
que, de part et d'autre, il y a des mots et des gestes qui obligent et qui
lient, des formes solennelles. Mais si, souvent, les actes juridiques ont un
caractère rituel, si le contrat, les serments, l'ordalie, sont par certains
côtés sacramen­taires, c'est qu'ils sont mélangés à des rites, sans être tels
par eux-mêmes. Dans la mesure où ils ont une efficacité particulière, où ils
font plus que d'établir des relations contractuelles entre des êtres, ils ne
sont pas juridiques, mais magiques ou religieux. Les actes rituels, au
contraire, sont, par essence, capables de produire autre chose que des
conventions ; ils sont éminemment efficaces ; ils sont créateurs ; ils font.
Les rites magiques sont même plus parti­cu­lièrement conçus comme tels ; à tel
point qu'ils ont souvent tiré leur nom de ce caractère effectif : dans l'Inde,
le mot qui correspond le mieux au mot rite est celui de karman, acte ;
l'envoûtement est même le factum, krlyâ par excellence ; le mot allemand de
Zauber a le même sens étymologique ; d'autres langues encore emploient pour
désigner la magie des mots dont la racine signifie faire...
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