Le peuple juif au temps de la formation du Talmud, et le Judaïsme depuis la captivité de Babylone
EAN13
9782381116235
Éditeur
EHS
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le peuple juif au temps de la formation du Talmud

et le Judaïsme depuis la captivité de Babylone

Ehs

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782381116235
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    5.49
Ce livre traite de l'histoire du peuple juif au temps de la formation du
talmud, puis du Judaïsme depuis la captivité de Babylone.

La ruine de la nation juive écrasée par les armes victorieuses de Vespasien et
de Titus, la destruction même du temple de Jérusalem, en supprimant les
conditions d’existence de la théocratie israélite, ne firent pas disparaître
le judaïsme comme religion, mais en changèrent profondément la nature. Le
judaïsme depuis lors fut une société religieuse, une église, et non plus un
état. Des croyances et des observances spéciales plutôt que des institutions
publiques lui servirent dès lors de remparts, et lui procurèrent les moyens de
se perpétuer jusqu’à nos jours à travers d’innombrables vicissitudes et les
plus terribles persécutions. À la place du temple et du sacerdoce lévitique,
une tradition lentement déposée dans un livre, le Talmud, lui tint lieu de
centre visible, et, pour se faire une idée juste de la religion juive pendant
tout le moyen âge et les temps modernes, c’est bien moins l’Ancien Testament
et l’histoire du judaïsme antérieur au christianisme qu’il faut étudier de
près que cette évolution intérieure, déterminée, par la force irrésistible des
événements, qui substitua définitivement le rabbin au prêtre et l’étude de la
loi à la célébration des sacrifices.

Ce changement, qui nous paraît si impérieusement commandé, ne s’opéra
toutefois qu’avec une extrême lenteur. Il avait été préparé pendant toute la
période qui va de l’insurrection nationale contre les Syriens à la prise du
temple par Titus. Si l’on veut bien se reporter à l’esquisse que nous avons
tracée de cette période si essentielle à connaître pour se faire une idée
claire des origines du christianisme, on se rappellera que, bien avant la
cessation forcée du culte sacerdotal, le scribe, le docteur, le copiste-
commentateur de la loi l’emporte déjà en popularité et en autorité réelle sur
le lévite et le sacrificateur. Et pourtant, lorsque la destruction du temple
eut fait rentrer le sacerdoce dans la catégorie des hautes inutilités, il
fallut du temps pour que la conscience religieuse de l’Israélite s’habituât à
s’en passer tout à fait. Pendant bien des années, elle vécut soit dans le
passé, soit dans un avenir idéal de restauration, ne voulant voir dans le
présent qu’une épreuve douloureuse, mais passagère. L’idée théocratique ne
recula que pas à pas devant la prépondérance des réalités, et même elle fut
encore assez puissante pour susciter en Palestine des mouvements
insurrectionnels intermittents, dont la série se prolonge jusqu’au
commencement de notre moyen âge, mais qui vont toutefois en diminuant toujours
d’importance et d’intérêt.

C’est l’histoire de ces temps qui virent s’accomplir la transformation
irrévocable du vieux judaïsme sacerdotal en religion simplement dogmatique et
rituelle que nous désirerions retracer. Cette époque si peu connue va de la
destruction du temple par Titus, l’an 70 de notre ère, à la clôture définitive
du Talmud, vers l’an 500. Pour cette période dite talmudique, les
connaissances spéciales et surtout l’érudition rabbinique des estimables
auteurs juifs que nous avons cités cette fois encore sont d’un secours que
nous ne saurions trop apprécier.
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