- EAN13
- 9782709917612
- Éditeur
- IRD Éditions
- Date de publication
- 02/12/2013
- Collection
- À travers champs
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Chroniques des cendres
Anthropologie des sociétés khmou et dynamiques interethniques du Nord-Laos
Olivier Évrard
IRD Éditions
À travers champs
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782709917612
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Les « mangeurs de forêts » ont mauvaise réputation. Parce qu’ils défrichent
chaque année une parcelle de végétation avant d’y mettre le feu, les
agriculteurs montagnards d’Asie du Sud-Est seraient les premiers responsables
de la déforestation. Culturellement distincts de leurs voisins des plaines,
ils font aussi figure de populations arriérées, incapables d’abandonner des
pratiques qui les maintiendraient dans la pauvreté. D’où la nécessité de les
déplacer et de les regrouper dans les vallées, pour les « sédentariser » et
les « développer ». Tel est en tout cas le discours des Etats, souvent relayé
et cautionné par les institutions internationales et les médias. Pourtant,
l’agriculture sur brûlis n’est pas toujours et partout une aberration
écologique ou économique. Chez les montagnards khmou du Nord-Laos, il s’agit
d’un véritable mode de vie et non d’une technique de survie. L’agriculture sur
brûlis exprime leur rapport à la nature, inspire leurs catégories mentales et
leur système symbolique. Elle participe de la reproduction des liens sociaux
dans les maisons et les villages. Elle structure enfin les relations qu’ils
entretiennent avec leurs voisins et avec l’État. Ces « chroniques des cendres
» restituent leur vision du monde et retracent l’histoire des relations
interethniques au Nord-Laos. Elles témoignent aussi des liens complexes tissés
par les minorités avec l’État-nation dans ce pays et de l’ampleur des
recompositions sociales et territoriales en cours dans le contexte post-
communiste contemporain.
chaque année une parcelle de végétation avant d’y mettre le feu, les
agriculteurs montagnards d’Asie du Sud-Est seraient les premiers responsables
de la déforestation. Culturellement distincts de leurs voisins des plaines,
ils font aussi figure de populations arriérées, incapables d’abandonner des
pratiques qui les maintiendraient dans la pauvreté. D’où la nécessité de les
déplacer et de les regrouper dans les vallées, pour les « sédentariser » et
les « développer ». Tel est en tout cas le discours des Etats, souvent relayé
et cautionné par les institutions internationales et les médias. Pourtant,
l’agriculture sur brûlis n’est pas toujours et partout une aberration
écologique ou économique. Chez les montagnards khmou du Nord-Laos, il s’agit
d’un véritable mode de vie et non d’une technique de survie. L’agriculture sur
brûlis exprime leur rapport à la nature, inspire leurs catégories mentales et
leur système symbolique. Elle participe de la reproduction des liens sociaux
dans les maisons et les villages. Elle structure enfin les relations qu’ils
entretiennent avec leurs voisins et avec l’État. Ces « chroniques des cendres
» restituent leur vision du monde et retracent l’histoire des relations
interethniques au Nord-Laos. Elles témoignent aussi des liens complexes tissés
par les minorités avec l’État-nation dans ce pays et de l’ampleur des
recompositions sociales et territoriales en cours dans le contexte post-
communiste contemporain.
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