L’éducation réinvestie
EAN13
9782897593964
Éditeur
Atelier 10
Date de publication
Collection
Nouveau Projet
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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L’éducation réinvestie

Atelier 10

Nouveau Projet

Livre numérique

  • L’éducation réinvestie

    Aide EAN13 : 9782897593964
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    1.49
Rien n’a été laissé au hasard: programme éducatif, règles d’admission, modèle
de gouvernance, liberté quant à l’embauche des membres de la direction et du
personnel, ainsi qu’en matière de gestion des finances de l’école. Comme au
privé… mais avec de l’argent public. Il y a de quoi sourciller. D’ailleurs, le
dévoilement du projet a fait bondir représentants syndicaux, politiciens et
citoyens engagés pour la protection de l’école publique. On a dénoncé ce qui
ressemble drôlement à la création d’une «école à charte» à l’américaine. La
SDA s’est défendue, affirmant que ce désir d’indépendance ne s’inscrivait pas
du tout dans un esprit de privatisation, mais (oh, surprise) d’innovation. On
a comparé l’école aux Centres de la petite enfance (CPE), qui jouissent d’une
grande marge de manœuvre tout en se rattachant à un réseau fondé sur un
principe d’accès universel, financé par des fonds publics. C’est habile: la
comparaison—inadéquate, à mon sens—avec ce fleuron du modèle québécois rend
plus difficile de jeter ce projet aux orties. C’est toutefois oublier que le
réseau des CPE, à sa création, venait répondre à un besoin qui n’était alors
comblé par aucun autre service public. On ne cherchait pas à s’extraire d’une
structure existante en pointant ses failles pour se justifier. Alors que
l’éducation publique souffre de sous-financement et d’une certaine rigidité
administrative, l’argument de la flexibilité séduit. Mais c’est faire
l’impasse sur l’esprit entrepreneurial derrière la démarche des promoteurs
d’Angus; esprit qui, justement, minimise la nécessité de soutenir un réseau
public de qualité, partout sur le territoire du Québec. Pour l’instant,
l’école du Technopôle est certes un cas isolé, mais elle est tout à fait en
phase avec le discours qui domine notre époque. Sous ses airs bobos, cette
école-gadget n’est rien d’autre qu’une nouvelle filière dans l’entreprise de
sape qui vise l’école publique.
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