Voyage en Crète et en Grèce méridionale
EAN13
9782924550595
Éditeur
ÉLP éditeur
Date de publication
Collection
Essais et témoignages
Langue
français
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Voyage en Crète et en Grèce méridionale

ÉLP éditeur

Essais et témoignages

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  • Aide EAN13 : 9782924550595
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Les vacances en Grèce ! Bien sûr, on y va pour se délasser, puisque les
vacances servent en priorité à s’alléger le cœur, à reprendre sa respiration.
Raison pour laquelle existent les grands hôtels de Rhodes, Corfou, Kalamata ou
Réthymnon, avec leurs excellentes formules qui vous invitent, dès votre
arrivée, à laisser tous vos soucis au vestiaire. Quoi de mieux qu’un bon
cocktail à siroter tout en barbotant dans l’eau d’une piscine plus bleue que
bleue, sous un ciel bleu pétaradant, avec devant vous la mer bleue et des
palmiers verts ? Quoi de mieux, en effet ? Si vous étiez à Marbella ou à
Ibiza, la réponse serait : « presque rien » et ce serait une grande vérité,
car ce presque rien se concentrerait sur des fêtes suprêmes qui vous
entraîneraient, la nuit venue, dans des ivresses cosmiques au bout de la
musique. Mais en Grèce, la réponse sera : « presque tout », eh oui, car, pour
compenser la cruelle absence de Djs intergalactiques, et malgré le grand
pouvoir du « all inclusive » sur mes volontés ébahies, il y a les temples, le
bouzouki, le retzina, les tavernes, les statues, les olives et les salades, le
soleil dingue, les musées magnifiques, le café grec, les îles partout, le vin
jaune, le gyros, l’écriture sur les panneaux, la langue qui chante quelque
chose de tellement différent de ce que vous êtes, et qui pourtant est dans
votre héritage puisque la moitié de vos mots sont en grec : tout ça en même
temps ! Plus la musique. Alors... les petits voyages que je vous propose sont,
il faut bien le dire, assez érudits. Ils sont un peu sur le modèle des voyages
du dix-neuvième siècle où l’on allait à Rome, à Athènes pour s’affiner l’âme
et le goût. Pas de problème, ici aussi on s’affine l’âme et le goût. Sans pour
autant tomber dans l’esthétisme pontifiant, et tout en appréciant les
parasols. Donc... courage, sortez de l’hôtel et des circuits ; il sera
toujours temps de s’y laisser ré entraîner ; plongez-vous d’abord dans
l’humanité qui va et vient, affairée, autour de vous. Perdez-vous dans la
langue, dans les rues inconnues ; toutes sortes de surprises multicolores vous
y attendent. Par exemple : la première gérante de restaurant que je rencontrai
s’appelait... « Déméter ? Ai-je bien entendu ? Is your name really Déméter ? —
No, Dmetreria — Demeteria ? Like the godness, that’s so great, tout à fait
crowning ! — Noôô ! Look at my lips : Dem-i-tre-ya — C’est bien ce que je dis
: Déméter ; rhah THE ULTIMATE NAME !!— Mais NOOO bougre d’âne : DMITRIA, comme
Dmitri mais en féminin, regardez c’est marqué là, bulot !! » et elle pointa du
doigt en bas à droite sur la carte du menu : Dmitria la patronne. Vexée,
fulminante, sourcilleuse et humiliante. Atterrissage brutal de monsieur Berger
depuis les hauteurs de la mythologie classique jusque dans le slavisme
quotidien d’une personne originaire des Balkans. Et en plus elle parlait
français. Tout comme parlait français mon tout premier vagabond grec que je
rencontrai sous un laurier, un matin tôt, au bord de la mer : allongé sur un
lit d’algues sèches, ancien garçon de café à Paris, mendiant à la plage.
Prénom : Achille.
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