Sierra Negra

1987\. Une expédition québécoise de spéléologues débarque au Mexique pour
quelques semaines dans un coin reculé de la sierra Negra. Mus par des intérêts
divergents, quelque chose les réunit : l’exploration des gigantesques gouffres
qui morcellent la région. Avec son grand cœur, Michel Bélanger, l’ingénieur de
l’équipée, se liera rapidement d’amitié avec plusieurs villageois et, plus
particulièrement avec une aveugle, recluse et paria du pueblo. Cette rencontre
ravivera une vieille querelle entre deux clans rivaux. Nos gringos ne mettront
pas seulement les pieds dans l’obscurité absolue des grottes, ils seront aussi
confrontés au choc des cultures. Ainsi, leur présence réveillera les passions
et bouleversera l’équilibre précaire entre les habitants, car dans ce coin de
pays, il y a le monde des hommes et leurs désirs, mais aussi celui des ombres.
Des forces occultes seront mises en mouvement, déclenchant une série
d’événements faisant basculer le séjour dans l’horreur. Notes de l'auteur J’ai
hésité très longtemps à propos de la personnalité du narrateur. Certains y
verront une espèce de moi archifantasmé, ce qui n’est pas faux, mais mon image
mentale s’est fixée pour de bon en janvier 2021, sur la personne de mon ami
Éric Marceau, décédé subitement à quarante-neuf ans d’une crise cardiaque, le
jour où je ressortais mon roman des boules à mites (30 ans s'étant écoulés
entre la première version et le livre que vous tenez entre vos mains). En
définitive, l’élément de ce roman le plus fidèle à mon vécu est sans doute le
choix initial de situer le début de l’histoire au tournant de 1987-1988.
Depuis deux décennies, le village de Tepepa de Zaragoza est électrifié et
désormais relié par une route carrossable, et la technologie de la téléphonie
sans fil a comprimé toutes les distances physiques. Une école secondaire
occupe désormais une partie du champ où nous campions. La réalité de la sierra
Negra ne correspond plus du tout à celle dont j’ai été témoin à l’époque, et
qui sert de cadre à ce roman. Cette sierra-là, ma sierra à moi, n’existe plus.