Cartouche Karma
EAN13
9789522730480
Éditeur
Atramenta
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Cartouche Karma

Atramenta

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9789522730480
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    • Fichier PDF, libre d'utilisation

    Mise en Forme

    • Usage du contraste

    Fonctionnalités

    • Aucune option d'accessibilité au système désactivée (exception)
    • Navigation dans la table des matières
    • Balisage de la langue fourni

    Normes et Réglementations

    • Aucune information
    2.99
Ils courent à perdre haleine, à travers des flammes éternelles, s’engouffrent
dans la Renault et prennent la direction de l’appartement de la jeune femme.

En traversant la ville, Loïc s’efforce de rouler calmement, les yeux rivés sur
les colonnes de fumée qui barrent l’horizon. Ils ont la sensation d’avancer
sur une suite de ponts suspendus qui se matérialisent devant la voiture. Ils
traversent un gigantesque champ de bataille sur un ruban de Möbius qui roule
sur lui-même interminablement, progressant sur un tapis de corps déchiquetés,
de membres épars. Ils survolent des précipices au fond desquels se déroulent
des guerres abominables. En apesanteur, ils s’éloignent en ayant conscience de
se rapprocher de plus en plus du point qu’ils viennent de quitter. La fuite
est inutile, aussi loin qu’ils peuvent voir, des cratères géants écartent
leurs lèvres incandescentes et crachent des langues de lave sur le sol. Des
lézardes monstrueuses zigzaguent sur le bitume comme des éclairs émergeant des
ténèbres. Tout s’écroule autour d’eux... tout s’écroulera toujours... celui
qui connaît le passé peut prévoir l’avenir. Et il n’y a vraiment plus
d’espoir, la méchanceté a desséché les cœurs, creusé les rides, désossé les
corps, carbonisé les âmes, appuyé sur des boutons décisifs. Cela a toujours
été ainsi. Quelques centimètres cubes de plus dans les boîtes crâniennes
depuis la préhistoire n’ont rien changé. Les cerveaux sont corrompus depuis
des milliers d’années. Le mal a ouvert des brèches qu’aucune prière n’a jamais
réussi à colmater. Depuis des lustres, les malédictions convergent et viennent
renforcer ce cycle infernal. Des souffles de haine accumulés, des tumeurs
additionnées ont fini par vaincre en se propageant de génération en
génération. La douleur existentielle, les tares et les angoisses se
transmettent aussi facilement qu’un virus, aussi sûrement que le langage
structuré. Lorsque l’inconscience collective d’une société progresse plus vite
que la conscience de l’individu, cela débouche toujours sur un monde pourri,
un chaos inimaginable, lamentable, effarant et historiquement désastreux.
S'identifier pour envoyer des commentaires.