Des noeuds d'acier

Sandrine Collette

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    14 juin 2014

    enfermement, thriller

    Voici un roman dur : par l'histoire qu'il raconte et parce que j'ai eu du mal à le lâcher.

    Alors bien sûr, il est (encore) question d'enfermement, de personnes soustraites au monde et victimes de brimades.

    Mais c'est étonnant dans ce contexte car rien de prédisposait le personnage principal à tomber dans ce piège. D'où l'intérêt de ce roman.

    L'auteur a récidivé et écrit un second livre. J'ai hâte.....

    L'image que je retiendrai :

    Celle de la folie furieuse des deux frères geoliers.


  • Conseillé par
    3 mars 2014

    Alors que le nouveau roman de Sandrine Collette vient de sortir chez Denoël, son premier roman quant à lui, sort enfin en format poche chez "Le livre de poche". Vu les bons échos que ce roman avait reçu et le résumé choc (un homme séquestré dans une cave par deux vieux qui l’utilisent comme animal de bât), j’étais très curieuse de découvrir cet auteur français. Et honnêtement pour un coup d’essai, Sandrine Collette s’en sort admirablement, le roman ne se résumant pas à une suite de scènes glauques. L’auteur ne fait pas l’impasse sur l’aspect psychologique et émotionnel de la situation, elle ne se cantonne pas à un seul aspect de l’histoire. Si elle avait tout misé sur la suite de tortures physiques et les humiliations que subissent Théo, on aurait certainement eu cette sensation de voyeurisme que certains récits engrangent.

    Mais l’auteur nous livre un roman complet, abouti. Certes, il y a du suspense, la tension allant crescendo tout au long du récit, mais il y a aussi une vraie charge émotionnelle qui nous prend aux tripes.
    Quelle maitrise pour un premier roman ! Sandrine Collette a trouvé la formule parfaite du thriller réussi. Du suspense, du sordide, de l’émotion, de l’ambiguïté… Parce que Théo est loin d’être un enfant de chœur et qu’on le découvre à contre-courant, avant cette épreuve, à sa sortie de prison. La manière dont on le rencontre, sa personnalité brute, le geste coléreux qu’il a eu envers son frère qui l’a conduit sur le chemin de sa perte, tout concourt à ne pas nous le rendre sympathique. La scène où il rend visite à son frère est choquante, on a vite fait de se faire une mauvaise opinion de lui. Puis, petit à petit, sa séquestration nous le révèle sous un jour nouveau. Au compte-goutte, il se livre. Sur sa relation avec son père, avec son frère, sur ce qui l’a construit. Face aux « vieux » sournois et sadiques, on se prend d’affection pour cet homme brisé, poussé au bord de l’abîme. La description de sa chute, de son renoncement est proprement bouleversante. Qu’est-ce qui est le pire ? Les coups ? Les vexations ? La déchéance ? Ou la capitulation ? Les deux derniers paragraphes du roman valent à eux seuls la lecture de ce thriller. Impossible de ne pas laisser l’émotion nous envahir à l’énoncé de ses quelques phrases, intenses. Bravo madame Colette !