- EAN13
- 9782840163664
- ISBN
- 978-2-84016-366-4
- Éditeur
- Presses universitaires de Paris Nanterre
- Date de publication
- 03/03/2022
- Collection
- Libellus
- Nombre de pages
- 430
- Dimensions
- 18 x 12 x 5,1 cm
- Poids
- 386 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Figures du suicide et problématiques dépressives
Autres contributions de Catherine Delaunay
Presses universitaires de Paris Nanterre
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« Celui qui se donne la mort voudrait vivre. » Cette vérité, mise au jour par
Schopenhauer, je n'ai eu de cesse de l’entendre dans le discours des
survivants au suicide que j’ai rencontrés, sous la forme « je ne voulais pas
mourir, je voulais que ça s’arrête », « ça » désignant la souffrance. Et si,
paradoxalement, le suicide interrompu signifiait une volonté de survivre
psychiquement? Suicide interrompu car l’intention de mourir est bien ici
déterminante: c’est parce qu’il y a eu intervention d’un tiers, la réanimation
médicale, que la mort du sujet n’est pas advenue. La clinique des survivants
révèle en effet cet étrange paradoxe: se tuer physiquement pour survivre
psychiquement à la souffrance engendrée par ~~l’expérience de~~ la perte de
l’objet aimé. C’est bien parce qu’il est confronté à la menace d’un
effondrement que le sujet décide de se tuer, le suicide apparaissant alors
comme une défense contre l’angoisse, en d’autres termes, comme un symptôme de
la dépression. Il s’agit donc d’appréhender ce paradoxe en interrogeant non
seulement les symptômes dans leur rapport aux problématiques dépressives, mais
aussi la place de la mort dans la vie psychique. Attribuer un sens à la mort,
l’intégrer à la vie psychique, la lier au vivant, apparait en effet comme un
élément indissociable de toute forme de guérison possible pour ce type de
fonctionnement psychique.
Schopenhauer, je n'ai eu de cesse de l’entendre dans le discours des
survivants au suicide que j’ai rencontrés, sous la forme « je ne voulais pas
mourir, je voulais que ça s’arrête », « ça » désignant la souffrance. Et si,
paradoxalement, le suicide interrompu signifiait une volonté de survivre
psychiquement? Suicide interrompu car l’intention de mourir est bien ici
déterminante: c’est parce qu’il y a eu intervention d’un tiers, la réanimation
médicale, que la mort du sujet n’est pas advenue. La clinique des survivants
révèle en effet cet étrange paradoxe: se tuer physiquement pour survivre
psychiquement à la souffrance engendrée par ~~l’expérience de~~ la perte de
l’objet aimé. C’est bien parce qu’il est confronté à la menace d’un
effondrement que le sujet décide de se tuer, le suicide apparaissant alors
comme une défense contre l’angoisse, en d’autres termes, comme un symptôme de
la dépression. Il s’agit donc d’appréhender ce paradoxe en interrogeant non
seulement les symptômes dans leur rapport aux problématiques dépressives, mais
aussi la place de la mort dans la vie psychique. Attribuer un sens à la mort,
l’intégrer à la vie psychique, la lier au vivant, apparait en effet comme un
élément indissociable de toute forme de guérison possible pour ce type de
fonctionnement psychique.
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