Enola Game
EAN13
9782918135449
ISBN
978-2-918135-44-9
Éditeur
Éditions Dialogues
Date de publication
Collection
Littératures
Nombre de pages
118
Dimensions
21 x 14 x 1,1 cm
Poids
164 g
Langue
français
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Le 16 février, Christel Diehl nous livre son premier roman, Enola Game. Un livre singulier sur le destin d'une mère et de sa fille. Un livre bref où tout est dit. L'horreur y côtoie l'émotion la plus pure.


Une jeune femme et sa petite fille vivent enfermées dans leur maison. À l’origine de cette claustration, il y a Enola Game, une catastrophe dont on ne connaît pas la nature exacte : accident nucléaire ? Conflit mondial ? Guerre civile?
Au fil des semaines, malgré sa peur et son chagrin, la mère puise dans sa mémoire et ses lectures mille raisons de célébrer la vie. Les mots de Mallarmé qu’elle recopie dans son journal intime trouvent une résonance particulière dans le vide de son huis-clos :
«Ma faim qui d’aucun fruit ici ne se régale, trouve en leur docte manque une saveur égale.»

Cependant, tandis que la mère louvoie entre sa douleur, ses souvenirs magnifiés et sa volonté farouche de donner un sens à la vie de son enfant, les quelques nouvelles du monde qui lui parviennent encore sont chaque jour un peu plus alarmantes.
In fine, la question de ce roman pourrait être : que reste-t-il quand il ne reste rien?
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Commentaires des lecteurs

Conseillé par
21 décembre 2020

Poignant

C’était déjà un roman d’une poignante actualité , que cet amour fou d’une mère et sa fille, aux prises avec l’absurde enfermement, suite à un gigantesque cataclysme . Et voilà qu’ Énola Game de Christel Diehl prend un relief considérable ...

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Conseillé par
3 mars 2013

Une lecture inoubliable!

Dès le début, l'atmosphère est très pesante. Une mère et sa fille vivent en huis-clos, ignorant tout de ce qui se passe à l'extérieur, séparées du reste de leur famille, le père et la soeur étant hors de la maison ...

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21 janvier 2013

fin du monde

Le debut des années 2010 aura été propice aux récits de fin du monde plutôt pessimistes (La route - Scintillation - L'abandon). Enola game est dans cette lignée. A la suite d'une explosion de lumière, mère et fille vivent reclusent ...

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6 juin 2012

Avant, il y avait le printemps, le soleil, l’insouciance et le superflu. Puis, il y eut Enola Game, cette grande lumière et ses nombreuses détonations. Depuis, la mère et la petite vivent recluses dans leur maison, sans savoir ce qui ...

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29 février 2012

Angoissant à souhait ...

Un livre très court mais très intense. Christel Diehl nous entraine dans un huis-clos terrifiant, angoissant mais tout à fait passionnant. Je l’ai dévoré en quelques heures à peine tant j’étais captivée. Le décor est planté dès le début et ...

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Conseillé par
29 février 2012

Quelle écriture!

Dans ce roman, Christel Diehl met en scène une femme et sa fille, enfermées dans une maison après Enola Game. Dans le choix du nom que la mère a décidé de doner à une tragédie dont on ne sait rien, ...

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16 février 2012

Une mère et sa petite fille vivent enfermées dans leur maison depuis une catastrophe. Les ordres donnés par une patrouille sont clairs : rester chez soi, ne pas s‘aventurer à l’extérieur. Les moyens de communication et l’électricité sont coupés. Sans ...

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11 février 2012

Oppressant huis-clos

Enola game, c’est le nom que donne la narratrice de ce roman à la catastrophe qui les a contraintes, sa fille et elle, à vivre recluses dans leur maison. Un jeu de mot en référence à Enola Gay, pour une ...

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27 janvier 2012

"La grande lumière"

Le titre, d’abord, saute aux yeux, Enola Game, référence explicite à l’avion qui largua la première bombe atomique sur Hiroshima est le premier roman de Christine Diel, court texte d’à peine plus de cent pages où l’on suit, via une ...

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Dialogues avec Christel Diehl

5 questions posées à Christel Diehl

1. Lorsqu'on débute la lecture de votre livre, on est d'emblée plongé dans une ambiance angoissante, on apprend rapidement que la vie ne suit plus son cours habituel, mais on ignore pourquoi. Jusqu'à ce que la narratrice nous explique l'Enola Game. Pouvez-vous nous en parler ?


Une nuit, la narratrice et sa petite fille sont réveillées par de violentes explosions et une incandescence dont elles ne connaissent pas l'origine. Elles restent ensuite calfeutrées dans leur maison au nom d'un principe de précaution imposé mais flou : on leur distribue des vivres, on leur interdit de sortir, cependant on ne leur fournit aucune explication claire sur l'origine de la catastrophe. Le champ des possibles reste ouvert : accident nucléaire ? Attentat ? Guerre chimique ? La mère pense à Hiroshima et finit par donner un nom à leur situation singulière : Enola Game, allusion à Enola Gay, l'avion qui a largué la première Bombe A utilisée comme arme de guerre sur la ville japonaise le 6 août 1945.

2. Tout s'écroule. Les préoccupations d'hier paraissent bien futiles. Quel est l'essentiel dorénavant pour la mère et la fille ?

La mère tente de dissimuler sa propre terreur pour préserver l'insouciance de la petite. Et, paradoxalement, elle veut continuer à lui inculquer des valeurs morales qui, peut-être, n'existent plus que dans leur microsociété. Toutes deux inventent aussi des jeux et un mode de communication bien différents des loisirs numériques qui les occupaient jadis. Leurs échanges font encore la part belle à la tendresse et à l'humour.

3. La peur est omniprésente, peur de l'inconnu, de ce qui peut survenir à tout moment. Comment la mère fait-elle pour conserver ce peu d'espoir qui lui permet d'avancer, de vivre au jour le jour ?

La mère aime trop son enfant pour baisser les bras et elle use de plusieurs subterfuges pour tromper son angoisse : d'abord, elle puise sa force dans des souvenirs qu'elle sublime. Tout ce dont elle est privée a soudain une valeur inestimable : la douceur d'un sourire, la saveur d'un fruit, la poésie d'un moment de communion avec un être cher. Elle prend conscience que ces instants sont sa richesse la plus précieuse et que si elle survit, elle saura faire table rase des faux-semblants qui encombraient son existence : possessions matérielles, désir de réussite sociale... Sa grande peur a chassé ses petites peurs, ses inhibitions et ses mesquineries. Elle commence à «devenir elle-même».
Sa deuxième planche de salut est la littérature : elle relit ses auteurs préférés avec une nouvelle acuité.
Enfin, elle se consacre à l'écriture, et d'ailleurs elle écrit autant pour exorciser ses craintes que pour immortaliser le bonheur passé. Elle veut transmettre un message d'espoir; on le comprend au fil du texte.

4. L'écriture, pour la mère, devient rapidement un moyen, d'une part d'extérioriser la terreur du quotidien, d'autre part de laisser cours à ses rêveries, à ses souvenirs. Que représente l'acte d'écrire pour vous ?

J'écris ponctuellement depuis l'enfance et pourtant, j'ai ressenti tardivement le désir impérieux de construire des romans. J'ai longtemps mis ma vocation entre parenthèses pour donner la priorité à ma famille et ma carrière. Soudain ces parenthèses se sont délitées : j'ai compris que je ne pourrais être sereine qu'en laissant à l'écriture la place qui lui revenait dans ma vie. En cela, je ressemble à la narratrice : elle a longtemps jugulé sa passion. Comme j'ai la chance de me lever très tôt chaque matin, je consacre désormais deux ou trois heures par jour aux mots. J'éprouve une exultation certaine en «fabriquant des mondes et en regardant comment ils fonctionnent», pour paraphraser David Lynch.

5. Le drame qui se joue, page après page, tétanise le lecteur. On ne peut que se demander comment est né ce roman, qui met en scène deux personnages, mais qui retentit d'une voix féminine.

J'avais commencé il y a des années le récit à la première personne d'une expérience carcérale. Je voulais imaginer le parcours d'un homme jadis riche et puissant qui purge une peine et qui survit à la nuit de sa cellule en évoquant, en convoquant son passé lumineux.
Ensuite, je suis devenue maman et j'ai souhaité mêler à cet univers la présence d'un enfant, qui donne d'autres dimensions à la claustration : l'écoute, le partage, la transmission.
A titre plus anecdotique, une usine de fabrication d'engrais a explosé un été tout près de chez moi : les déflagrations étaient assourdissantes, le ciel plombé, et une odeur étrange flottait dans l'air. Pendant de longues heures, personne dans le voisinage n'a su exactement ce qui était arrivé. En pareil cas, l'imagination prend très vite le pas sur la raison.
Enfin et surtout, je crois qu'on retrouve dans ce livre la colère que j'éprouve face aux modèles sociétal et culturel qu'on nous impose aujourd'hui. La lecture (qui est pourtant le creuset de l'empathie) est en danger, on ne propose à nos enfants que des joutes électroniques et une marée d'images reflétant le culte de l'individualisme et de la consommation, au moment-même où la misère et l'obscurantisme gagnent partout du terrain.
Je rêve naïvement qu'on décélère, qu'on prenne le temps de saluer la beauté fragile de ce monde et qu'on donne aux générations à venir le sens de la «petite bonté» chère à Vassili Grossman : «la bonté humaine dans la vie de tous les jours (...). Cette bonté privée d'un individu pour un autre individu, une bonté sans témoins, une petite bonté sans idéologie (...), une bonté instinctive et aveugle, (...) simple comme la vie, (...) une bonté invincible» …

Christel Diehl nous parle du livre "Enola game" (editions-dialogues.fr) dans l'émission Dialogues littéraires, réalisation : Ronan Loup.

Avertissements de sécurité

ATTENTION ! Ne convient pas aux enfants de moins de 3 ans. Danger d'étouffement. Petits éléments. À utiliser sous la surveillance rapprochée d'un adulte.