Sabine D.

18,00
Conseillé par (Libraire)
16 décembre 2020

Un 1er roman à la coloration unique !

Stress veut réaliser un film sur le quartier de son enfance, bigarré, cosmopolite et malfamé, dans les années 90, le Panier, à Marseille où il a fait les 400 coups avec une bande de copains en dérive vers la petite délinquance et qui a explosé quand la réhabilitation du quartier a débuté. L’auteur revient, dans une langue imagée et rythmée, drôle et dure sur ces années vécues dans un périmètre d’action réduit, en sécurité en terrain familier. Aujourd’hui, Stress est pris en étau entre cette ville insaisissable et sa transformation actuelle et celle de son enfance et se demande comment être à la marge de l’évolution naturelle. L’auteur dénonce au passage la gentrification et l’effacement d’un écosystème vicié, à travers les trajectoires de ces gamins qui jouent mal la partition des adultes. Il déplore également la fulgurance du temps qui passe et ne laisse pas la place à la nostalgie. Il voudrait à la fois retenir sa jeunesse en la sublimant, entre réalisme social, cynisme, tendresse, autodérision, décalage et recadrage. Un roman à la coloration unique !

Conseillé par (Libraire)
16 décembre 2020

Et si nous n’avons qu’une vie, qu’en fait-on au bout du compte ?

Dans un premier temps, l’auteur nous installe dans des instants de bascule de la vie de 11 personnages et dans un second temps, il les transpose dans une quatrième dimension, leur permettant de gagner quatre mois de vie supplémentaire. Jouant au jeu de « et si j’avais été un autre, double de moi-même à l’identique, mais reprenant le fil d’une vie écourtée », qui donne le vertige. Ce roman d’anticipation, balayant les avancées technologiques, a également une portée philosophique, qui pose l’essence de la vie comme postulat de toute existence, la question d’une force suprême, créatrice, Dieu ou un programmateur. Porté par une imagination débordante, l’histoire se déroule comme un rouleau compresseur, allégorie de nos vies courtes et riches à la fois. Il nous laisse sur l’Interrogation ultime : et si nous n’avons qu’une vie, qu’en fait-on au bout du compte ?

17,00
Conseillé par (Libraire)
15 décembre 2020

Hommage aux femmes impatientes

Cette fiction, inspirée de faits réels, ose dénoncer des traditions barbares au sein d’une concession au nord du Cameroun, dans une famille de Peuls sédentarisés, à travers la situation de trois jeunes filles : Ramla que l’on force au mariage, Hindou qui subit le viol conjugal et Safira mise à l’épreuve du consensus et de la polygamie. Dans cette société musulmane, la place de chacune est définie au sein d’une famille nombreuse et d’un foyer polygamique en apparence harmonieux et joyeux. Entre les femmes de la concession, les non-dits, l’hypocrisie et la méfiance règnent, dans un climat propice aux jalousies et aux méchancetés. La patience est une prescription divine, mais elle va être mise à rude épreuve par ces jeunes filles qui assument leur impatience à vivre selon leurs désirs et leurs volontés dans une société où elles aimeraient choisir leur place. Ce roman a le mérite de contribuer à faire bouger les lignes des mentalités et des traditions qui ne sont pas en adéquation avec le monde actuel et rend hommage à la force des femmes impatientes.

Conseillé par (Libraire)
15 décembre 2020

Une plongée fascinante dans la tête de celui qui fut l’ami d’un monstre !

C’est l’histoire d’un homme, Ernest Hanfstaensl, prénommé Putzi, americano-allemand qui fut l’ami d’un monstre et demeura charmant. Au milieu des années 20, il est dans la force de l’âge, à la recherche d’une fraternité qu’il trouve dans le national-socialisme qui se développe sous l’impulsion d’Hitler dont la qualité d’orateur le séduit très vite. Ce dernier devient la boussole de son état d’esprit au cours de son ascension. Putzi est nommé chef du département de la presse étrangère quand Hitler devient chancelier en 1933. Puis vient le temps de la disgrâce, de la fuite et de l’exil jusqu’à la déclaration de la guerre. Putzi tentera toujours de revenir dans les bonnes grâces d’Hitler. Il y a du pathétique dans cette quête d’une amitié sans faille qu’il espère toujours. Il deviendra même, alors prisonnier au Canada, pour sauver sa peau, un agent de renseignements sur le régime nazi pour le compte de Roosevelt. La force de ce roman est de dresser un portrait tout en contrastes d’un homme qui resta plusieurs fois au bord de l’Histoire, à l’intersection entre deux mondes (Amérique et Allemagne) : Putzi, idéologue de l’ombre et grand marionnettiste, amuseur de galerie dans les dîners mondains et diplomatiques, don Quichotte, excessif et s’agitant en vain, criant dans le désert qu’on lui offre un destin. Son histoire est intelligemment nourrie par un travail documentaire basé sur les archives d’Ernest Hanfstaensl et de sa famille et des travaux de recherche de David Marwell et les mémoires des témoins de l’époque.

Conseillé par (Libraire)
11 novembre 2020

Un cri d'amour pour Marseille !

Ce récit débute comme une enquête journalistique militante, alimentée par les échanges au Bar des Seventies et s’achève comme une balade poétique, à partir des paroles entendues, dans les collines de la Cité phocéenne de 3000 ans. A travers la mobilisation citoyenne dans trois quartiers (La Corderie, La Plaine et Noailles), l’auteur illustre la destruction successive et l’acharnement à nier la personnalité propre de la ville et à contester la légitimité des habitants à vivre dans le centre. La dépossession des habitants de leur ville (conquêtes immobilières), la privation de la vie nocturne, la sectorisation de la ville au profit du tourisme de masse (refus du pittoresque et du folklore) et la marchandisation de la culture et du sport sont au cœur des politiques successives, soucieuses de faire de Marseille une ville balnéaire au XXIème siècle. Alors l’auteur pousse un véritable cri d’amour pour sa ville, avec sa géographie tourmentée qui invite à la promenade, en sortant des sentiers balisés pour s’ouvrir à d’autres horizons, en étant à l’écoute des présences dont les lieux sont les témoins. Il milite pour la beauté de la « putain respectueuse », une ville du chaos, constituée de villages éparpillés dans les collines, au développement anarchique. Le phrasé de la colère côtoie les envolées lyriques pour décrire une ville qui n’obéit à aucune logique si ce n’est celle d’un port où mixité et échanges sont le terreau d’un certain art de vivre ensemble.