Nátt

Ragnar Jonasson

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  • Conseillé par
    9 septembre 2019

    C'est l'été en Islande mais le soleil ne brille pas à Reykjavik. La ville subit encore les effets de l'éruption du volcan Eyjafjallajökull. le ciel n'est que cendre, l'air est irrespirable. Heureusement, le Nord de l'île est épargné et, à Siglufjördur, Ari Thor profite de la douceur de la saison, lui qui supporte si mal le rude hiver de ce coin du pays. Mais la douceur de la saison n'empêche pas le crime et l'on retrouve le cadavre d'un homme battu à mort à Saudarkrokur. L'affaire ne concerne pas directement le poste de police de Siglufjördir mais comme l'homme était officiellement domicilié dans la ville, Ari Thor et son chef Tomas sont associés à l'enquête. Les deux hommes entament leurs recherches sur le défunt alors qu'ils sont tous deux perturbés par leur vie privée. Ari Thor ne se remet pas de sa rupture avec Kristin, son chef déprime depuis que son épouse a repris ses études à Reykjavik, et leur collègue Hlynur ne leur est d'aucune aide : il vit la peur au ventre depuis que des mails anonymes le rappelle à un passé peu glorieux.
    De son côté, Isrun, journaliste à Reykjavik, est bien décidée à obtenir un scoop à propos d'Elias Freysson, l'homme assassiné. Son job est en jeu mais elle a aussi des raisons personnelles de se confronter à cet assassinat.

    L'Islande... une île si paisible... Siglufjördur, une ville si paisible... Et pourtant c'est bel et bien la violence qui est au cœur de ce polar venu du Nord. La violence sous toutes ses formes : harcèlement scolaire, harcèlement au travail, maltraitance de l'enfant, viol, exploitation sexuelle, etc. Et bien sûr tout ce qui en découle : encore plus de violence, le désir de vengeance, les vies brisées.
    Mais cette noirceur est diluée dans un récit un peu brouillon qui multiplie autant les pistes que les personnages. Ari Thor, censément héros de la série, se montre sous son plus mauvais jour, malade de jalousie à propos d'une femme qu'il a lui-même allègrement trompée. Il est entouré de collègues dépressifs et d'une foule de suspects qui nous font perdre le fil de l'enquête. le mort est lui aussi des plus antipathiques, à tel point qu'on n'est pas trop pressé de voir le meurtrier arrêté. Quant à la journaliste, son histoire vient parasiter un récit qui était déjà mollasson au départ.
    Bref, Jonasson fait le job mais ne révolutionne pas le genre. Espérons que la suite soit un peu plus pêchue et originale...