Que la bête s'éveille

Jonathan Kellerman

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    28 novembre 2016

    Sur les hauteurs de Los Angeles, une villa abandonnée, une tête sans corps, des vomissures et sur le plan de travail de la cuisine, un mot gravé, en hébreu, le mot ''justice''... et l'inspecteur Jacob Lev est tout désigné pour mener l'enquête. Certes, il est dépressif, alcoolique et cantonné à un travail de bureau à la circulation depuis son renvoi des Homicides. Mais Jacob est juif, fils de rabbin, élevé dans la religion et c'est ce qui intéresse la section des Projets spéciaux qui l'a recruté pour élucider le mystère de cette tête coupée. Alors Jacob enquête, à Los Angeles, Prague, Oxford, dans les pas d'un tueur en série et sur les traces du Golem, le colosse d'argile issu de la mythologie juive.

    Melting-pot où se côtoient un tueur en série, des scarabées géants, les enfants d'Adam et Eve, les traditions juives, le Golem, le Maharal de Prague et son épouse, une section très spéciale et secrète de la police américaine et un flic largué et son érudit de père. Même si, mis ensemble, tous ces éléments peinent à fonctionner, certaines choses sont très intéressantes dans la façon qu'ont le père et le fils Kellerman de raconter le judaïsme et ses mythes les plus ancestraux. Abel, Caïn, la méconnue Acham, le Golem, le rabbin Loew viennent s'immiscer dans l'enquête très actuelle sur un tueur en série resté impuni durant de longues années. Jacob Lev, le policier en charge de l'enquête, bien qu'il réunisse à lui seul tous les clichés possibles du flic divorcé, alcoolique et désabusé, reste un personnage attachant, faillible, blessé, et sa relation avec son père donne lieu à des moments souvent émouvants.
    Mais l'alchimie ne prend pas entre polar, roman fantastique et histoire du judaïsme. Trop d'informations, trop de longueurs et pas assez de liants. Avoir recours au fantastique est trop facile quand on s'est tellement perdu dans ses intrigues qu'on ne trouve plus d'explications concrètes.
    Des questions (nombreuses!) restent sans réponse une fois la dernière page tournée, mais l'envie de se précipiter sur la suite des aventures extravagantes de Jacob n'est pas des plus vivaces.