Panser nos morts

Cette fiction historique est rédigée, avant tout, pour rendre hommage à ceux
que Maria Joffé – une des rares survivantes des communistes massacrés par
Staline – appelle « le peuple des esprits vaillants et courageux ». Ce sont
ces milliers d’hommes et de femmes qui se sont soulevés dès 1923 pour dénoncer
la bureaucratisation du régime et la trahison de la révolution. Ce peuple est
aujourd’hui oublié. Leur redonner vie permet une ouverture vers un futur
qu’ils auraient pu faire naître.
L’histoire n’est pas écrite à l’avance comme le pensent les éternels partisans
de l’ordre établi. Elle est faite aussi d’itinéraires multiples qui n’ont pas
été empruntés. À certains moments, les années 30 en sont une formidable
illustration, des bifurcations majeures pour l’avenir de l’humanité auraient
pu exister.
Cette fiction commence en 1935 avec l’élimination de Staline. À partir de cet
autre possible, un récit politique s’est imposé avec, toujours en toile de
fond, les évènements historiques de cette époque et des personnages ayant
réellement existé. Il en résulte un curieux mélange de faits réels et inventés
qu’on laisse au lecteur le soin de démêler.