La Troisième Equipe. Souvenirs de l'affaire Greenpeace, Souvenirs de l'affaire Greenpeace
EAN13
9782359494631
Éditeur
Don Quichotte
Date de publication
Collection
Non fiction
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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La Troisième Equipe. Souvenirs de l'affaire Greenpeace

Souvenirs de l'affaire Greenpeace

Don Quichotte

Non fiction

Livre numérique

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" En septembre 1985, le ministre de la Défense et le patron de la DGSE furent
contraints de démissionner sous l'effet de révélations de presse qui firent
tomber le château de cartes du mensonge officiel.

Jeune journaliste au Monde – j'allais avoir, cet été-là, trente-trois ans –,
je fus à l'origine de ces informations qui, soudain, firent surgir le
journalisme d'enquête, ses révélations et ses tensions, à la Une du quotidien
alors de référence, bible des élites politiques, étatiques et économiques du
pays. Si j'ai écrit plusieurs livres, mêlant réflexion et témoignage, sur les
réalités, et notamment les affaires, que j'ai eu à traiter durant près de
quarante ans de journalisme, je n'ai jamais rien dit de cette histoire
emblématique.

J'ai même longtemps choisi de me taire face à toutes les bêtises,
approximations ou rumeurs, qui s'en sont emparées. Le journalisme conformiste,
que j'aime appeler de gouvernement, n'est pas le dernier à nier les vérités
qui dérangent. Et son commanditaire silencieux, l'État profond, dont les
servitudes n'ont pas d'étiquette partisane, n'aime guère perdre face au
désordre incarné par le journalisme sans fils à la patte, libre et indocile.
Mais j'ai préféré laisser dire, respectant un délai de viduité qui était aussi
une forme de respect pour les acteurs opérationnels d'une mission dont le
pouvoir présidentiel d'alors, celui de François Mitterrand, était seul
coupable et comptable.

C'est ce silence que j'ai décidé de rompre. D'abord parce que l'affaire
Greenpeace est une leçon de choses journalistique, salutairement
démystificatrice sur ce qu'est une enquête, son artisanat, son travail
collectif, ses intuitions, ses tâtonnements, ses risques. Ensuite parce que ce
scandale d'État éclaire d'une lumière aveuglante la réalité faiblement
démocratique du présidentialisme français, ses abus de pouvoir potentiels et
les risques qu'ils font courir à notre pays. Enfin, tout simplement, parce que
l'acteur de cette histoire que je fus, en raison de l'effet politique des
révélations du Monde, n'a plus envie que d'autres la malmènent ou la
déforment. "


*[5e]: Cinquième
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