Les conquérants

Louise Mottier a 25 ans. Dans sa famille, on a l'habitude de partager : quand
une table est mise, on l'ouvre, quand on sait quelque chose, on le transmet,
quand on part en vacances, on en fait profiter. Est-ce cela qui explique
l'humanisme qu'elle a chevillé au corps ? Ou les expériences qu'elle a faites
plus tard, adolescente et jeune adulte, quand elle a constaté que le monde
n'était pas exactement celui qu'on lui avait décrit ? Quelle qu'en soit la
raison, Louise contredit à elle seule les morts-vivants qui pleurnichent
continûment dans les médias sur cette génération individualiste ultra-
connectée et obsédée par la téléréalité dont elle ferait partie. Son monde est
solidaire, lumineux, plein d'espoir et de vie. Et quand elle part travailler
quelques années dans un centre d'accueil pour mineurs non accompagnés, c'est
ce qu'elle est bien décidée à leur transmettre. Au fil des saisons et de
l'actualité, elle raconte les habitants de ce refuge dont elle est à la fois
l'éducatrice, la grande sœur, la sentinelle et la professeure. Car ces
conquérants qui ont traversé seuls les Balkans ou la Méditerranée, dont la
résilience, l'humanité, l'intelligence et la débrouillardise n'ont rien à
envier à ceux qui cherchent à leur barrer la route, n'en restent pas moins des
enfants. Née en 1995 à Paris, Louise Mottier a suivi une classe préparatoire
lettres et sciences sociales puis obtenu une licence de sciences sociales et
un master d'affaires européennes (Paris Sorbonne-Nouvelle/Bath). Engagée dans
l'aide aux personnes migrantes en France, notamment au sein d'une structure
d'accueil du Secours catholique à Paris, elle a ensuite travaillé pendant deux
ans comme éducatrice auprès de mineurs isolés à Gênes, en Italie. Nageuse en
eau libre, elle vit depuis peu à Marseille, où elle continue d'accompagner des
jeunes exilés tout juste majeurs, et se forme à l'animation d'ateliers
d'écriture pour des publics exclus. Les Conquérants est son premier livre
publié.