Déconstruire le handicap : Citoyenneté et folie, Analyse d'un système de pensée
EAN13
9782402367172
Éditeur
FeniXX réédition numérique (CTNERHI)
Date de publication
Collection
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Langue
français
Langue d'origine
français
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Déconstruire le handicap : Citoyenneté et folie

Analyse d'un système de pensée

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Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782402367172
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À première vue, le rapport entre citoyenneté, folie et handicap ne signifie
rien pour personne. Rapprocher ces termes semble incongru, tout comme de se
demander ce qu'il en est d'un poisson vis-à-vis d'une pomme. C'est précisément
cette incongruité qui peut alerter, comme si deux phénomènes humains ne
pouvaient avoir aucun lien. Pas même précisément entre de l'humain et - a
fortiori - le social et le politique, c'est-à-dire des rapports sociaux et des
principes, ceux notamment des droits. Faire surgir, à côté de la folie, du
malade mental, la figure de la citoyenneté, celle du citoyen, c'est au fond
défier le bon sens, qui veut que le malade mental ne soit pas citoyen, parce
qu'il ne peut pas l'être. S'il ne guérit pas, il reste irrémédiablement à
part, il est impossible de le faire réellement entrer (ou rentrer) dans une
communauté, ou association, ou dans un groupe humain, sauf formellement (les
malades d'un hôpital psychiatrique). Faut-il en rester là ? Après tout,
pourquoi pas ? La bonne ou mauvaise nature, comme on veut, est là pour
recueillir ceux qui ne « vont » pas dans la société, ceux qui sont censés s'en
distinguer par trop : les femmes, les fous, les inaptes, les misérables, les
sous-prolétaires, les délinquants, etc. Pourquoi ne pas les laisser là où les
ont mis les philosophes des Lumières et les constituants de 1789 ? Il serait
vain de dire, comme on l'a trop dit par ailleurs, qu'à cause de socle
naturaliste, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est caduque,
qu'elle n'a plus de sens. Il n'en reste pas moins que ce socle naturaliste a
justifié, implicitement, l'exclusion, quelles que soient ses formes. Aussi
bien dans les systèmes juridico-administratifs, que dans les discours, il a
notamment servi à légitimer le système de pensée qui s'est établi dans le
rapport citoyenneté/folie, au point que, lorsque l'on dit à une personne,
choisie au hasard, que ce rapport peut être analysé, elle vous regarde avec
ahurissement. Pour elle, et pour les groupes sociaux, dont les discours sont
étudiés dans ce livre, le fou n'est pas citoyen.
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