L'eau, le sportif, l'homme moderne

Si l'homme était comme le chameau, il pourrait sans dommage, en buvant 45
litres d'eau, rester exposé pendant 17 jours au soleil et perdre 30 % de son
poids ; s'il était comme l'oryx du désert, il pourrait se contenter de boire
sur les feuillages les gouttes de rosée de la nuit ; s'il était comme le rat-
kangourou, il pourrait grâce à une vie endogée, subsister uniquement grâce à
son eau métabolique. Mais il n'est rien de tout cela, et pour survivre, il lui
faut boire. Il pourrait, à la rigueur, se passer temporairement d'aliments
solides, mais pas d'eau. Il nous souvient qu'enfant, nous avions été
boulevérsé par l'agonie du lord-maire de Cork, qui mourut après 73 jours de
jeûne, pour l'indépendance de l'Irlande, son pays. Il n'avait si longtemps
survécu que parce qu'on lui donnait de l'eau : on entend souvent parler de
grévistes de la faim, on n'entendra jamais parler de grévistes de la soif...
L'auteur, Louis FAUROBERT, est diplômé de l'État et de l'Institut d'éducation
physique de l'Université de Paris, médaille de l'Éducation physique. Il est
l'auteur d'une douzaine d'ouvrages sur la culture physique et les sports et a
collaboré à de nombreux journaux et revues. Il a été entraîneur en athlétisme
et en natation. Il est spécialiste de l'hygiène alimentaire, a participé à de
nombreux congrès internationaux et est pratiquant de plusieurs disciplines
sportives.