Le sens du sacré : fête et religion populaire
EAN13
9782707333520
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Les éditions de minuit)
Date de publication
Collection
Le Sens commun
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Le sens du sacré : fête et religion populaire

FeniXX réédition numérique (Les éditions de minuit)

Le Sens commun

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782707333520
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    10.99

  • Aide EAN13 : 9782707335029
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    10.99
L'intérêt soudain et récent pour la religion populaire, est-il le signe d'un
retour du sacré sous la forme d'une religion festive, mésestimée par les
nouveaux prêtres, ou bien est-ce la dernière arme utilisée par un catholicisme
traditionaliste, qui voudrait faire croire que les seuls obstacles à la
spontanéité religieuse des classes populaires, sont les réformes issues du
concile Vatican Il ? Il faudrait s'entendre. Et, d'abord, qu'est-ce que cette
religion populaire que l'on imagine ? Celle des campagnes ou celle des
faubourgs ? Celle du christianisme agro-monastique, ou celle de la piété
ultramontaine du siècle dernier ? Ne serait-ce pas, aussi, la marque en creux
d'une certaine distinction spirituelle des pratiquants de classe moyenne,
associée à la nostalgie d'une religion primitive des temps modernes ? La fête
a été, souvent, tenue pour cette résurgence de l'archaïque, voire du chaos
primitif. Noël et le Jour de l'An se répondent comme le sacré et le profane,
le recueillement et le déchaînement. Mais la fête, comme mixte, dose plus
subtilement rapports sociaux, mises en scène, merveilleux et mystère. Rien qui
ressemble à un sacré unique, ni même à une polarisation simple entre respect
et transgression. C'est que la notion même de sacré fait question. Conçue
comme concept sociologique par les durkheimiens pour unifier le champ de la
religion, elle a été reprise depuis dans le discours religieux lui-même, en
vue d'une apologétique cherchant à fonder l'idée de religion naturelle et
universelle sur les sciences sociales. Or, la notion du sacré est double. Ou
bien elle signale seulement l'entrée d'un domaine, dont elle ne dessine ni les
limites ni le contenu. Ou bien on lui donne un sens précis, qui est celui de
la manifestation symbolique d'une domination hiératique. Le passage de l'un à
l'autre sens, conduit à une sorte de monothéisme honteux, faisant appel,
alternativement, à l'expérience intime et aux puissances cosmiques, et auquel
s'oppose une religion sans sacré et à caractère éthique. Face à cette
polarisation, la sociologie religieuse a pour tâche, d'une part, de critiquer
ses propres compromissions avec les acteurs sociaux des deux bords, d'autre
part de faire valoir les formes multiples sous lesquelles les hommes et les
groupes se donnent à penser, à célébrer et à affronter ce que ne leur donne
pas l'expérience banalisée.
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