- EAN13
- 9782897594909
- Éditeur
- Atelier 10
- Date de publication
- 09/09/2019
- Collection
- Nouveau Projet
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Correspondances - Monde
Jean-Baptiste Hervé, Mélanie Martini, Mario Cyr, Alice C. Rivera, Ariane Labrèche, Mark Lemant
Atelier 10
Nouveau Projet
Livre numérique
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE—C’est l’été. J’ai décidé d’aider un groupe de
jeunes bénévoles à repeindre la promenade de San Pedro de Macorís, une
ville dont l’héritage bâti s’effrite à vue d’œil. Sous un soleil plombant,
je badigeonne un poteau lorsque j’intercepte un échange entre deux filles.
Natalia explique ses angoisses à son amie: si elle ne trouve pas un travail
très vite, elle devra partir à Punta Cana, «une vraie hantise». L’autre
acquiesce. Pour rien au monde elle ne veut aller travailler dans un hôtel.
Sauf qu’il n’y a pas d’autres options à l’échelle locale. C’est un fait, le
marché de l’emploi est précaire au pays. Le taux de chômage des moins de 24
ans avoisine les 30% et le salaire minimum est d’environ 300 dollars par mois.
La suite de la conversation est limpide. Partir à Punta Cana, c’est
s’éloigner de sa famille, vivre entassés dans des dortoirs, travailler 12
heures par jour, gagner une misère, le tout en souriant aux étrangers. Bref,
pour ces jeunes, Punta Cana rime avec exploitation. On est loin de l’idéal
des vacances aux Caraïbes.
jeunes bénévoles à repeindre la promenade de San Pedro de Macorís, une
ville dont l’héritage bâti s’effrite à vue d’œil. Sous un soleil plombant,
je badigeonne un poteau lorsque j’intercepte un échange entre deux filles.
Natalia explique ses angoisses à son amie: si elle ne trouve pas un travail
très vite, elle devra partir à Punta Cana, «une vraie hantise». L’autre
acquiesce. Pour rien au monde elle ne veut aller travailler dans un hôtel.
Sauf qu’il n’y a pas d’autres options à l’échelle locale. C’est un fait, le
marché de l’emploi est précaire au pays. Le taux de chômage des moins de 24
ans avoisine les 30% et le salaire minimum est d’environ 300 dollars par mois.
La suite de la conversation est limpide. Partir à Punta Cana, c’est
s’éloigner de sa famille, vivre entassés dans des dortoirs, travailler 12
heures par jour, gagner une misère, le tout en souriant aux étrangers. Bref,
pour ces jeunes, Punta Cana rime avec exploitation. On est loin de l’idéal
des vacances aux Caraïbes.
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