Dominique Caillat, La confession de Darwin, théâtre

23 avril 1851. Annie, la fille aînée de Charles Darwin, vient de décéder à l’âge de dix ans. Au chevet de la morte, sombrant dans un semi délire, le savant révèle à son enfant le secret qui le ronge depuis douze ans et qu’il n’ose divulguer par crainte du scandale : l’évolution des êtres vivants à partir d’un ancêtre commun, en dehors de toute intervention divine. Surgissent deux femmes d’aujourd’hui : l’auteur un peu délurée de la pièce en train d’être jouée et une biologiste excentrique à la retraite, qui suivent et commentent passionnément le combat intérieur de Darwin, jusqu’à intervenir dans l’action. Troisième intrus dans ce spectacle à plusieurs niveaux : une créature hybride, mi-singe mi-humaine, la Chimère… Issue des cauchemars de Darwin, elle reflète tant l’angoisse du savant en butte contre le monde que les risques de dérives possibles de sa théorie : eugénisme, clonage et autres expériences aussi époustouflantes qu’inquiétantes, annonçant le Brave New World de demain. La Chimère fera-t-elle taire Darwin ou ranimera-t-elle au contraire son courage défaillant ? Et Dieu dans tout cela ?