Intelligente, éduquée, célèbre pour sa beauté, Clelia Farnese n’échappe pourtant pas à la malédiction d’être fille, toute de bonne famille fut-elle ! Fille illégitime mais adorée du Grand Cardinal Alessandro Farnese, fiancée à 7 ans, mariée à 14 , mère à 16 et veuve à 29 ans, puis maltraitée pendant les 12 années d’un second mariage… dans son milieu éclairé de mécènes et de diplomates, menant grand train, elle est à la merci des décisions inflexibles des hommes de son entourage : père, mari et même fils . Épouse asservie, pas même libre de ses mouvements.

Elle est pourtant une femme très moderne, traçant sa route en femme d’affaire avisée (créatrice de l’emprunt personnel), elle forme un trio de fêtard avec son mari et son amant Ferdinand de Médicis. Mais sa liaison et son mode de vie dissolu font la une des gazettes de l’époque, les avisi, qui répandent en permanence à son sujet de perfides et cruelles rumeurs. Victime de manipulations et de rivalités entre les familles Farnese et Médicis, elle n’a en fait aucune liberté.
Un roman virevoltant qui nous plonge en pleine Renaissance, au cœur du pouvoir à Rome, au tournant des XVIème et XVIIème siècles, une période fascinante où l’on redécouvre l’Antiquité, et où s’invente l’art moderne.

Mathieu est marié à Marie mais il aime Xavier.
Xavier aime Mathieu mais maintenant il est mort.
Marie se doute bien de quelque chose, mais après 20 ans de mariage, elle s’est réfugiée dans une carrière qui l’absorbe totalement.
Cette histoire d’amour, même impossible, est bien plus que cela.
D’ailleurs, c’est le très beau roman d’un amour non pas impossible, mais caché et fracassé. D’une passion aussi secrète que brève, que seule la mort a interrompue. Dans de longs monologues mêlant passé et présent, chacun tour à tour assemble les pièces du puzzle, charriant toutes les failles, les non-dits, l’inavouable dont ils sont constitué, et ce qu’ils cachent pour pouvoir d’avancer.
Un roman juste et bouleversant.

Max est une apprentie troubadour mais elle trouve que c’est carrément NUL ! elle accompagne son oncle Potrick sur les routes en rêvant de devenir chevalier… Sur le chemin, 1000 aventures les attendent. En arrivant dans la ville de Sacrebourg, ils découvrent qu’un usurpateur a pris la place du bon roi Constant et qu’il terrorise la population. Accompagnée d’une bande de copains Les Presque Chevaliers, et aidée par le mage Merlu, de beaucoup de courage et d' un peu de magie, Max n’est pas prête à le laisser faire ! Alors, de la forteresse imprenable du roi Vilfrid au redoutable sentier de la mort, affrontons avec elle gargouilles, sorcière et dragons dans des aventures trépidantes et pleines de rebondissements. Sans oublier quelques clins d’œil bienvenus.
Humour et péripéties, on ne s’ennuie pas avec Max !
Mi-roman / mi-BD, c’est le livre parfait pour aborder la rentrée avec bonne humeur. Dès 8 ans.

Un homme part sur les traces de son père, qui n’est autre que Vladimir Maiakovski. Car s’il est une légende pour les russes, il reste une énigme pour son fils qui est né 1 an avant sa mort.
De son enfance campagnarde et libre jusqu’à son suicide en 1930, il brosse le portrait d’un homme emporté par ses passions. Engagé très jeune et d’ailleurs emprisonné pour ses idées socialistes, exalté, insatisfait, profondément désespéré, mais toujours enflammé, il vit au jour le jour à Moscou. Il dort le jour et déclame des poèmes la nuit dans des cafés. Avec ses amis poètes futuristes comme ils aiment à se qualifier, il s’aperçoit que la terreur bolchevique ne vaut pas mieux que la terreur tsariste. L’art libre, les idées d’avant garde ne conviennent pas à la vision du pouvoir Stalinien. Sans compter l’impasse où le mène son amour pour Lili Brik.
Dans ce roman qui mêle souvenirs personnels et archives nationales, on croise toute l’intelligentsia de l’époque, Pasternak, Biély, Blok, Bourliouk… l’auteur y évoque une époque totalitaire violente et la figure d’un homme en quête éperdue de reconnaissance mais dont le tempérament flamboyant ne peut en réalité s’accommoder des concessions nécessaires à un pouvoir autoritaire : Que peut la poésie, et l’art en général, face aux purges et à la collectivisation du régime ?

Difficile de résumer en quelques phrases de ce pétulant roman choral sur le groupe aussi mythique qu’éphémère formé par Opal Jewell et Nev Charles, tout droit sorti des années 70, punk avant l’heure, et qui reconstitue 45 ans d’histoire musicale et sociale de l’Amérique. L’autrice y mêle habilement personnages fictifs et évènements bien réels. … il y a longtemps que je n’avais lu un roman aussi joyeux, bouillonnant, voir déchainé, si pertinent, évoquant à la fois l’énergie folle et créatrice de ces années là tout en dénonçant le racisme et le capitalisme érigés en véritable système.