Littérature contemporaine de langue allemande

Auteurs d'Autriche

En Autriche, le brassage qui naît de la fusion entre les cultures juive, allemande, et slave produit une véritable effervescence. Mais plus tard, le vide culturel qu'a laissé la seconde guerre mondiale met du temps à se combler. Nombre d'écrivains ont été contraints à l'exil et certains, comme Elias Canetti, ne parviendront jamais à revenir. La littérature des ruines ("Trümmerliteratur") décrit ce pays au sortir de la guerre, jusqu'à ce qu'au début des années 70, un contre-courant émerge, qui essaie d'exorciser ce passé difficile à assumer.

Paru en 1915, ce roman connut un immense succès. Ruelles sinistres du ghetto de Prague hantées par un automate d'argile qui incarne le mal, rabbins kabbalistes dotés de pouvoirs inquiétants : une oeuvre placée sous le sceau de l'occultisme et du fantastique. Nouvelle traduction.


8,70

Dernière oeuvre de Stefan Zweig, non publiée de son vivant, ce véritable testament romanesque nous transporte dans l'Autriche de l'entre-deux-guerres, déjà convoitée comme une proie par l'Allemagne nazie.
Christine, modeste employée des Postes, a vu mourir son père et son frère. L'invitation impromptue d'une tante d'Amérique, riche et fastueuse, achève de la révolter contre la médiocrité de sa vie, sentiment qu'elle partage bientôt avec Ferdinand, ancien combattant, mutilé, devenu chômeur. Mais l'argent et la puissance mènent le monde, non pas l'amour. Devant le lent naufrage de l'Europe dans la barbarie, le couple s'enfonce dans une désespérance qui semble annoncer le suicide, en 1942, de ce grand écrivain autrichien


Roman
Ce roman, qui est d'abord une admirable analyse de l'adolescence, relate l'éveil d'une conscience à travers les désarrois intellectuels, moraux et charnels de Törless, élève dans un collège très huppé de la vieille Autriche à la fin du siècle dernier. La cruauté et la brutalité qui les suscitent, et dont les "amitiés particulières" ne sont que l'exutoire, prophétisent les aberrations de l'ère nazie.
Musil n'avait que 25 ans lorsqu'il écrivit ce premier roman qui préfigure, par la lucidité et la description des "aspects nocturnes" de l'homme, toute l'œuvre à venir.


Une irritation

Folio

9,40

Forêt, forêt de haute futaie, des arbres à abattre : tel est le cri du cœur (et le cri de guerre) que ne peut s'empêcher de pousser le comédien du Burgtheater au cours du dîner artistique donné en son honneur, à l'issue de la première du Canard sauvage, par les époux Auersberger, représentants on ne peut plus typiques de cette société artistique viennoise que l'auteur-narrateur abhorre et avec laquelle il se flatte d'avoir rompu une bonne fois pour toutes quelque trente ans auparavant.Forêt, forêt de haute futaie, des arbres à abattre : parole emblématique opposant à une réalité monstrueusement tangible de l'artifice social le rêve d'un état naturel révolu (et peut-être à réinventer), mais aussi formule magique susceptible de calmer la formidable irritation qui gagne le narrateur au contact renouvelé de cette épouvantable société artistique viennoise qu'il s'était juré de fuir à jamais et à laquelle il est bien forcé de constater qu'il n'a pas cessé d'appartenir.


20,15